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Apiculture en Aveyron

Apiculture en Aveyron
  • Au pays des 1 000 rivières, une école pas comme les autres a été créée : l'école des abeilles. Normal me direz-vous, puisque c'est en Aveyron qu'a été tourné Microcosmos, le film dédié aux insectes et à leur vie. Gros plan sur un drôle d'apprentissage.
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4 novembre 2007

Au pays des 1 000 rivières, une école pas comme

Au pays des 1 000 rivières, une école pas comme les autres a été créée : l'école des abeilles. Normal me direz-vous, puisque c'est en Aveyron qu'a été tourné Microcosmos, le film dédié aux insectes et à leur vie. Gros plan sur un drôle d'apprentissage.


9 h 30, Centrès, village au sommet d'une colline qui surplombe la vallée du Viaur et du Suor. Ici, il existe pas moins de 19 associations dont une école d'arboriculture et d'apiculture alors que la commune n'abrite que ? habitants. Soif de connaissance, désir de se retrouver et d'échanger? Plus qu'ailleurs, ici les idées semblent bouillonner et les enthousiasmes se concrétiser.

Foin2

C'est sur le terrain des greffes d'arbres qu'est installée la dizaine de ruches de l'association. Jérôme, seul professionnel  de l'assemblée nous distille son savoir comme un nectar. (Ça le fera rire). Autour de lui, nous sommes six intéressés, de divers âges et horizons. Il y a là un couple d'apiculteurs amateurs qui possède quelques ruches et qui se contentait, jusqu'alors, de récolter le travail des abeilles – au printemps et surtout en été –, comme le faisaient déjà leurs grands-parents. Désormais, ils désirent en connaître davantage sur le fonctionnement de la ruche et la manière d'améliorer la qualité du miel. Un grand jeune home, quant à lui, a décidé d'installer sa première ruche avec l'aide et les conseils de Jérôme. Deux solutions s'offriront à lui : soit capturer un essaim sauvage qu'il acclimatera dans une ruche, soit créer sa colonie à partir d'une jeune et belle reine.
Pour l'heure, nous enfilons nos combinaisons qui nous donnent l'air et la démarche de scaphandrier, en vérifiant soigneusement la fermeture hermétique du vêtement. La suite nous prouvera que le geste n'est jamais superflu.
Le tour des ruches commence sans Robert – comparse de Jérôme et comme lui, grand passionné d'abeilles devant l'Eternel. Cette nuit, trop occupé à organiser la migration des ruches pour obtenir du miel d'acacia (logique, quand on veut du miel de cet arbre, on place les essaims à leur proximité, mais toujours de nuit), il a raté une marche arrière et a mis sa voiture dans le fossé. Nous débuterons donc la visite sans lui.
Avec un enfumoir bourré d'herbe sèche que l'on brûle, un intervenant enfume la première ruche avant de l'ouvrir. En ce mois d'avril frisquet, les abeilles engourdies par le froid ne sont guère belliqueuses. On enlève la première plaque de cire pour vérifier si les butineuses l'ont bien investi. Déjà, les ouvrières ont construit des alvéoles où elles enfouissent le nectar qui servira d'aliment aux larves. Là, au creux des cavités s'agitent de minuscules larves femelles qui deviendront les futures ouvrières. Parmi elles, peut-être une ou deux reines. Ici, des alvéoles plus vastes. Elles accueillent des larves mâles – de taille, elles aussi, plus grandes. Les futurs faux-bourdons qui féconderont des reines. En attendant ce jour, les ouvrières obturent les cavités avec la cire qu'elles sécrètent.
Un peu plus loin, un groupe d'ouvrières s'activent autour d'une abeille. C'est la reine. La pondeuse unique de la ruche se distingue des autres par sa silhouette. Elle est plus grande et son abdomen est plus mince et long que celui des butineuses. En outre, elle sera fertile durant plusieurs années, tandis que les ouvrières sont stériles et leur vie n'exède pas quelques semaines. Jérôme, poète dans l'âme, m'indique une manière infaillible de la distinguer des roturières. Elle ne sort jamais sans son sac et son diadème. Faut voir!
C'est pour nourrir les larves pondues par la reine que les butineuses récoltent le pollen et le nectar. Ainsi une ruches très active se compose de plusieurs dizaines de milliers d'ouvrières et produit entre quinze et vingt kilos de miel à la belle saison. Mais sans reine jeune et fertile, la ruche ne tarde pas à péricliter et à disparaître.
Aussi les apiculteurs de Centrès ont-ils pour visée l'élevage de reines, maillon essentiel pour obtenir des essaims dynamiques. Mais le processus – à l'inverse de la capture d'essaims sauvages – s'avère délicat et nécessite un savoir-faire méticuleux, mais prometteur. En effet, tenter de créer une nouvelle ruche à partir de larves de reines permet de sélectionner les qualités intrinsèques d'une colonie : son calme (ça compte), la productivité (20 kilo pour une bonne ruche), la qualité du miel et la fécondité de l'espèce… Mais comme explique Jérôme, : “L'apiculteur doit prendre soin de ses ruches, les soigner avec des produits naturels, sélectionner les meilleurs essaims pour améliorer la qualité et augmenter la production, mais pas trop… ”
Tout est dans la nuance et le respect de l'environnement.

Ainsi, lors des précédentes séances d'apiculture, les colonies ont-elles été traitées contre le varois, maladie qui paralyse les pattes des abeilles et les empêche de voler donc de butiner. Jusqu'alors les traitements utilisés à Centrès étaient chimiques. Mais Jérôme et Robert veulent recourir et élaborer des traitements naturels afin de préserver leurs abeilles et la qualité de leur miel. Tout comme ils préfèrent déplacer leurs colonies sur des terres où l'agriculture est plus raisonnée (moins de pesticides qui tuent les essaims) pour produire un miel encore meilleur au goût et plus sain.
Même l'Aveyron, un lieu de prime abord totalement préservé, pâtit de l'emploi de pesticides et d'engrais qui, au final, empoissonnent les insectes. Ainsi Jérôme et Robert ont-ils déjà perdu, l'un et l'autre, de nombreuses ruches…

Nous atteignons la dernière ruche. Lors de l'enfumage, nous nous apercevons que les ouvrières sont particulièrement énervées et prêtes à nous piquer pour préserver la sécurité de leur colonie. L'une d'elles parvient même à pénétrer dans la combinaison – mal fermée – d'un participant. Elle le pique. Il en sera quitte pour une grosse rougeur. Sa femme me dit qu'elle aimerait bien être piquée au niveau de la nuque. Quelques dards bien placés soulageraient ses articulations endolories. Je ne m'y risquerais pas.
Ma première visite s'achève. Je suis ravie et j'attends le prochain rendez-vous avec impatience. Vivement la récolte de miel de printemps pour observer l'extraction du miel des alvéoles grâce… à une centrifugeuse. Je m'en lèche les babines d'avance.

Au pays des 1000 rivières, une école pas comme les autres a été créée : l'école des abeilles. Normal me direz-vous, puisque c'est en Aveyron qu'a été tourné Microcosmos, le film dédié aux insectes et à leur vie. Gros plan sur un drôle d'apprentissage à l'usage des grands et des petits.

9 h 30, Centrès, village au sommet d'une colline qui surplombe la vallée du Viaur et du Suor. Ici, il existe pas moins de 19 associations dont une école d'arboriculture et d'apiculture alors que la commune n'abrite que ? habitants. Soif de connaissance, désir de se retrouver et d'échanger? Plus qu'ailleurs, ici les idées semblent bouillonner et les enthousiasmes se concrétiser.
C'est sur le terrain des greffes d'arbres qu'est installée la dizaine de ruches de l'association. Jérôme, seul professionnel  de l'assemblée nous distille son savoir comme un nectar. (Ça le fera rire). Autour de lui, nous sommes six intéressés, de divers âges et horizons. Il y a là un couple d'apiculteurs amateurs qui possède quelques ruches et qui se contentait, jusqu'alors, de récolter le travail des abeilles – au printemps et surtout en été –, comme le faisaient déjà leurs grands-parents. Désormais, ils désirent en connaître davantage sur le fonctionnement de la ruche et la manière d'améliorer la qualité du miel. Un grand jeune home, quant à lui, a décidé d'installer sa première ruche avec l'aide et les conseils de Jérôme. Deux solutions s'offriront à lui : soit capturer un essaim sauvage qu'il acclimatera dans une ruche, soit créer sa colonie à partir d'une jeune et belle reine.
Pour l'heure, nous enfilons nos combinaisons qui nous donnent l'air et la démarche de scaphandrier, en vérifiant soigneusement la fermeture hermétique du vêtement. La suite nous prouvera que le geste n'est jamais superflu.
Le tour des ruches commence sans Robert – comparse de Jérôme et comme lui, grand passionné d'abeilles devant l'Eternel. Cette nuit, trop occupé à organiser la migration des ruches pour obtenir du miel d'acacia (logique, quand on veut du miel de cet arbre, on place les essaims à leur proximité, mais toujours de nuit), il a raté une marche arrière et a mis sa voiture dans le fossé. Nous débuterons donc la visite sans lui.
Avec un enfumoir bourré d'herbe sèche que l'on brûle, un intervenant enfume la première ruche avant de l'ouvrir. En ce mois d'avril frisquet, les abeilles engourdies par le froid ne sont guère belliqueuses. On enlève la première plaque de cire pour vérifier si les butineuses l'ont bien investi. Déjà, les ouvrières ont construit des alvéoles où elles enfouissent le nectar qui servira d'aliment aux larves. Là, au creux des cavités s'agitent de minuscules larves femelles qui deviendront les futures ouvrières. Parmi elles, peut-être une ou deux reines. Ici, des alvéoles plus vastes. Elles accueillent des larves mâles – de taille, elles aussi, plus grandes. Les futurs faux-bourdons qui féconderont des reines. En attendant ce jour, les ouvrières obturent les cavités avec la cire qu'elles sécrètent.
Un peu plus loin, un groupe d'ouvrières s'activent autour d'une abeille. C'est la reine. La pondeuse unique de la ruche se distingue des autres par sa silhouette. Elle est plus grande et son abdomen est plus mince et long que celui des butineuses. En outre, elle sera fertile durant plusieurs années, tandis que les ouvrières sont stériles et leur vie n'exède pas quelques semaines. Jérôme, poète dans l'âme, m'indique une manière infaillible de la distinguer des roturières. Elle ne sort jamais sans son sac et son diadème. Faut voir!
C'est pour nourrir les larves pondues par la reine que les butineuses récoltent le pollen et le nectar. Ainsi une ruches très active se compose de plusieurs dizaines de milliers d'ouvrières et produit entre quinze et vingt kilos de miel à la belle saison. Mais sans reine jeune et fertile, la ruche ne tarde pas à péricliter et à disparaître.
Aussi les apiculteurs de Centrès ont-ils pour visée l'élevage de reines, maillon essentiel pour obtenir des essaims dynamiques. Mais le processus – à l'inverse de la capture d'essaims sauvages – s'avère délicat et nécessite un savoir-faire méticuleux, mais prometteur. En effet, tenter de créer une nouvelle ruche à partir de larves de reines permet de sélectionner les qualités intrinsèques d'une colonie : son calme (ça compte), la productivité (20 kilo pour une bonne ruche), la qualité du miel et la fécondité de l'espèce… Mais comme explique Jérôme, : “L'apiculteur doit prendre soin de ses ruches, les soigner avec des produits naturels, sélectionner les meilleurs essaims pour améliorer la qualité et augmenter la production, mais pas trop… ”
Tout est dans la nuance et le respect de l'environnement.

Ainsi, lors des précédentes séances d'apiculture, les colonies ont-elles été traitées contre le varois, maladie qui paralyse les pattes des abeilles et les empêche de voler donc de butiner. Jusqu'alors les traitements utilisés à Centrès étaient chimiques. Mais Jérôme et Robert veulent recourir et élaborer des traitements naturels afin de préserver leurs abeilles et la qualité de leur miel. Tout comme ils préfèrent déplacer leurs colonies sur des terres où l'agriculture est plus raisonnée (moins de pesticides qui tuent les essaims) pour produire un miel encore meilleur au goût et plus sain.
Même l'Aveyron, un lieu de prime abord totalement préservé, pâtit de l'emploi de pesticides et d'engrais qui, au final, empoissonnent les insectes. Ainsi Jérôme et Robert ont-ils déjà perdu, l'un et l'autre, de nombreuses ruches…

Nous atteignons la dernière ruche. Lors de l'enfumage, nous nous apercevons que les ouvrières sont particulièrement énervées et prêtes à nous piquer pour préserver la sécurité de leur colonie. L'une d'elles parvient même à pénétrer dans la combinaison – mal fermée – d'un participant. Elle le pique. Il en sera quitte pour une grosse rougeur. Sa femme me dit qu'elle aimerait bien être piquée au niveau de la nuque. Quelques dards bien placés soulageraient ses articulations endolories. Je ne m'y risquerais pas.
Ma première visite s'achève. Je suis ravie et j'attends le prochain rendez-vous avec impatience. Vivement la récolte de miel de printemps pour observer l'extraction du miel des alvéoles grâce… à une centrifugeuse. Je m'en lèche les babines d'avance.
Où ça se trouve
Entre Rodez et Albi.

Gites à la ferme.
Centrès, commune de Naucelle

Miel
Jérôme et Jocelyne Dufour
Prat Long
12120 Centrès
Goûté et approuvé, fleurs de printemps surtout.

Fois gras
Edith
Elevage de canard et préparation de foies gras,
cous farcis. Délicieux aussi.

Pains et tartes
Boulangerie de Taurine
La tarte aux pruneaux
Une bonne et grosse tarte à pâte feuilletée. De quoi régaler, le gourmand qui sommeille en vous. 7 euros pour 5/6 personnes.

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